Entrepreneuriat, Nouvelle entreprise
Dépendance : des services en ligne maintenant offerts par des psychoéducateurs sherbrookois
04/07/2022
Entrepreneuriat, Nouvelle entreprise
04/07/2022
C’est au cours de la pandémie que les psychoéducateurs Valérie Desjardins, Jonathan Dupuis et Karim M’Sallem ont entamé la création de leur entreprise Clinique Addiction, une plateforme web et un service de thérapie en ligne offerts aux personnes aux prises avec des problèmes de dépendance, ainsi qu’à leurs proches. Un an et demi plus tard, le trio croit plus que jamais en leurs services.
« C’est un projet qu’on avait en tête depuis longtemps et la pandémie a été le coup de pied qu’on avait besoin pour se lancer », indique d’emblée Karim M’Sallem, cofondateur de la Clinique Addiction. « Pendant la pandémie, les centres de dépendance ont été fermés par les autorités, alors le réseau public ne répondait pas à la demande et les listes d’attente s’allongeaient. On a donc décidé d’offrir un service qui permettait d’entrer dans les maisons des personnes dans le besoin. »
Les services de Clinique Addiction sont dirigés vers les personnes dépendantes, leurs proches, ainsi que les parents d’adolescents qui souhaitent être mieux éduqués et outillés face aux problématiques de dépendance. La clinique offre aussi des services aux professionnels impuissants face à la dépendance de leurs patients/clients.
Formations en ligne, programmes d’accompagnement en ligne, podcasts, groupes privés et formule d’abonnement pour du contenu exclusif à longueur d’année sont disponibles. Les sujets pour le contenu et les formations naviguent à travers l’univers des dépendances et de la psychologie, par exemple, la prévention de la rechute, l’anxiété, des trucs pour réduire sa consommation d’alcool ou de cannabis, un guide pour changer ses habitudes, des trucs pour relaxer et des moyens pour accompagner une personne souffrant de dépendance.
La Clinique Addiction offre des services pour tous types de dépendances, que ce soit l’alcool, les drogues, le jeu ou la cyberdépendance. « Il y a une problématique lorsqu’on commence à ignorer les autres sphères de sa vie et qu’il y a de l’excès avec des conséquences », souligne Karim. « Il y a la dépendance physique, qui dure le temps d’un sevrage, et il y a la dépendance psychologique, qui dure beaucoup plus longtemps, voire pour toujours. En ce moment, les problématiques les plus fréquentes à la clinique sont l’alcool, le cannabis et la cocaïne. », poursuit-il, précisant que la dépendance de l’alcool est de loin la plus fréquente.
D’ailleurs, la plus importante problématique de dépendance au Québec est liée à l’alcool, selon Karim. Et est-ce que la dépendance touche davantage les hommes que les femmes? « Il y a beaucoup plus de femmes qui demandent de l’aide face à la dépendance par rapport aux hommes, mais il y a beaucoup plus d’hommes aux prises avec cette problématique. La dépendance est d’ailleurs souvent plus intense chez les hommes », répond Karim.
Plusieurs personnes aux prises avec une dépendance hésitent à aller se confier à un thérapeute en présentiel ou à assister à des réunions d’entraide pour dépendance. Le concept des rencontres en ligne est rassurant pour certaines personnes. Moins gênant, aussi. C’est qu’il y a plusieurs préjugés face aux dépendances. Le sujet est encore tabou.
« Les dépendances sont souvent associées à des problématiques de santé mentale et aux classes plus pauvres de la société, explique Valérie Desjardins. Cette fausse association peut faire en sorte que les personnes qui ont une problématique de dépendance ont peur de consulter, car elles ne veulent pas être associées à tous ces préjugés. Elles préfèrent s’isoler et faire comme si de rien n’était. Il y a aussi la croyance que la dépendance, c’est la responsabilité de la personne. On entend parfois : tu as juste à arrêter, c’est tout! Mais il y a toute une composante neurobiologique et psychosociale, aussi. »
Pour l’instant, l’équipe de la Clinique Addiction est composée uniquement de Valérie, Jonathan et Karim. Le trio n’exclut pas cependant l’idée d’ajouter de nouvelles expertises dans le futur. Leur concept unique leur permet d’avoir une clientèle partout dans la francophonie.
« Nous avons principalement une clientèle qui vient du Québec pour le moment, mais nous visons la francophonie au complet, indique Karim. Avec le web, les frontières n’existent plus. Oui, les contextes culturels sont différents et ont leur importance d’un pays à l’autre, mais la stratégie demeure la même. On doit s’adapter à la personne et à ses propres objectifs. »
Notons que la Clinique Addiction s’est rendu en finale nationale du Défi OSEntreprendre 2022. L’entreprise a été nommée lauréate régionale pour le volet Création d’entreprise, dans la catégorie Service aux individus.
Pour en savoir plus sur cette entreprise sherbrookoise, rendez-vous à https://cliniqueaddiction.com/.
Photos :
Jonathan Dupuis, Valérie Desjardins et Karim M’Sallem, de la Clinique Addiction.
Images provenant du site de Clinique Addiction.