Entreprise d'économie sociale, Non classé
CURE : une coopérative – encore trop méconnue – qui répond à un grand besoin dans la communauté
28/11/2023
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28/11/2023
La Clinique universitaire de réadaptation de l’Estrie (CURE) a été fondée en 2012, sous forme de coopérative de solidarité. Ce concept encore unique aujourd’hui permet d’offrir des services de réadaptation à une population plus vulnérable au plan socioéconomique, en plus d’être un milieu d’apprentissage pour des stagiaires universitaires.
C’est d’abord pour répondre à une demande de services en rhumatologie que la Coopérative a été créée, accueillant ainsi ses premiers patients en août 2012. Rapidement, les services de réadaptation en physiothérapie et en ergothérapie se sont ajoutés. « Notre équipe est sans cesse en croissance », souligne Stéphanie Demers Dubuc, physiothérapeute et directrice générale de CURE.
« Le domaine de la réadaptation est clairement en demande, entre autres avec les personnes âgées. Le modèle de coopérative permet d’offrir un service préférentiel aux personnes qui n’ont pas d’assurances ou qui ont épuisé leurs heures d’assurances. Cependant, nous réalisons que les gens ne sont pas au courant de nos services. Il y a donc un double défi pour nous, soit de faire connaitre notre mission en tant que coopérative de solidarité et faire connaitre nos services », poursuit Stéphanie, précisant que la Clinique est la seule coopérative de solidarité en réadaptation au Québec.
« C’est notre concept unique qui nous distingue, par sa forme et par sa mission », ajoute d’emblée Jacinthe Beauregard-Millaire, coordonnatrice du développement des services et de l’ergothérapie.
Trois grandes catégories de membres forment cette coopérative, soit les utilisateurs du service, les travailleurs de CURE, ainsi que les membres de soutien. Ces derniers permettent d’apporter de nouvelles connaissances et de l’expertise à la Clinique. Le conseil d’administration est d’ailleurs composé de membres provenant de ces trois catégories.
Les principaux rôles de CURE? Favoriser l’accès aux services de réadaptation (physio et ergo), élargir l’offre de stage à l’Université de Sherbrooke et promouvoir l’avancement des connaissances par la recherche.
C’est le concept de la coopérative de solidarité qui permet d’offrir à la population des services à moindre coût (de 50 à 70 % moins dispendieux). La Clinique se spécialise dans les services de la physiothérapie et de l’ergothérapie. Si la majorité des gens comprennent bien le concept de la physiothérapie, la situation est un peu différente en ce qui a trait à l’ergothérapie. « La réadaptation et l’ergothérapie sont des services méconnus, souligne Jacinthe. Les gens sont surpris d’apprendre qu’on peut les aider à ce niveau. Nous avons un volet pour adulte, ainsi qu’un volet pédiatrie. »
Pour le volet adulte, les services offerts vont de la réadaptation socioprofessionnelle à la gestion des maladies chroniques physiques, en passant par l’accompagnement dans les transitions de vie (retraite, deuil) et la prévention et les conférences dans les milieux professionnels. Quant au volet pour les enfants, les services offerts touchent entre autres les retards de développement, les particularités sensorielles, le trouble du développement de la coordination, les défis d’autonomie dans la réalisation des activités quotidiennes, ainsi qu’un service de consultation pour outiller les parents.
Située sur le campus de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, sur le terrain de l’Hôpital Fleurimont, la Clinique universitaire de réadaptation de l’Estrie est aussi un milieu d’apprentissage pour stagiaires. Chaque année, CURE accueille de 30 à 50 stagiaires, principalement de l’Université de Sherbrooke. « L’école de réadaptation a été créée pour soutenir l’Université, puisqu’il était difficile d’offrir un nombre de stages suffisants, mais nous ne sommes pas fermés à collaborer avec d’autres institutions », précise Stéphanie.
Grâce à ses membres issus du domaine de la recherche, la Clinique a développé une expertise qui lui permet d’être innovante. « Pour nous, c’est important de s’impliquer dans la recherche et de développer des projets de collaboration et de la formation, explique Jacinthe. Par ailleurs, nous sommes conscients que, pour certaines personnes, nos services restent tout de même dispendieux, alors on réfléchit aux solutions pour offrir de meilleurs services accessibles. On essaie en ce sens de développer des partenariats. »
L’offre de services de la Clinique permet aussi de désengorger le réseau de la santé. Certains mandats leur sont donc confiés par le CIUSSS de l’Estrie-CHUS, par exemple celui de traiter des patients atteints de la COVID longue.
Le CIUSSS de l’Estrie-CHUS est par ailleurs le partenaire financier principal de CURE. La Clinique peut aussi compter sur d’autres partenaires, dont le Centre de services scolaires de la Région-de Sherbrooke et divers partenaires du milieu communautaire.
Pour en savoir plus sur le fonctionnement des coopératives et des entreprises d’économie sociale, rendez-vous sur Entreprendre Sherbrooke, ici.
Photo principale: L’équipe de la Clinique universitaire de réadaptation de l’Estrie (CURE)
Photo 2 : Jacinthe Beauregard-Millaire, coordonnatrice du développement des services et de l’ergothérapie.
Photo 3 : Stéphanie Demers Dubuc, physiothérapeute et directrice générale de CURE